Il est un ciel orange plus absurde que les déserts
Et qui fait frémir les enfants comme des ombres aux pans des tentes
Nous irons boire aux oasis reculés, à la source froide de notre jeunesse
Par la piste des anciens ruisseaux, nous porterons l'appel jusqu'Ã la mer
Puis au feu signal sur les contreforts dans la nuit qui veille
Mais c'est pour cette lueur faible aussi qu'irons mourir
Les coursiers fous du point du jour pour des steppes plus immenses
Et des pertes plus profondes en voix
De vitre brisée en pointe prise dans le sable
Et si la roue tourne encore au cœur de l'oracle, les pluies viendront pour détruire
Jusqu'à la trace de nos pas impermanents et pour personne marchés
Je jure que nous crèverons la gueule ouverte comme des chiens
Maigres assoiffés vifs de mystères plus opaques alors
J'irai reprendre ma naissance
Et comme je serai vieille
Aux yeux des ouragans