Ton ombre est là, sur ma tableEt je ne saurais te dire commentLe soleil factice des lampes s'en arrangeJe sais que tu es là et que tuNe m'as jamais quitté, jamaisJe t'ai dans moi, au profondDans le sang, et tu cours dans mes veinesTu passes dans mon coeur et tuTe purifies dans mes poumonsJe t'ai, je te bois, je te visJe t'envulve et c'est bienJe t'apporte ce soir mon enfant de longtempsCelui que je me suis fait, tout seulQui me ressemble, qui te ressembleQui sort de ton ventreDe ton ventre qui est dans ma têteTu es la soeur, la fille, la compagne etLa poule de ce Dieu tout brûlant qui éclaire nos nuitsDepuis que nous faisons nos nuitsJe t'aime, je t'aimeIl me semble qu'on m'a tiré de toiEt qu'on t'a sortie de moiQuand tu parles je m'enchanteQuand je chante je te parleNous venons d'ailleurs, tous les deuxPersonne ne le saitQuand je mourrai tu ne pourrasPlus vivre que dans l'alarmeTu n'auras plus un moment à toiTu seras mienne, par-delàLe chemin qui nous sépareraEt je t'appelleraiEt tu viendrasSi tu mourais, tu m'appelleraisJe suis la vie pour toi, et la peineEt la joie, et la MortJe meurs dans toi, et nos mortsRassemblées feront une nouvelle vieUnique, comme si deux étoiles se rencontraientComme si elles devaient le faire de toute éternitéComme si elles se collaient pour jouir à jamaisCe que tu fais, c'est bien, puisque tu m'aimesCe que je fais, c'est bien, puisque je t'aimeÀ ce jour, à cette heure, à toujoursMon Amour, mon Amour